Matériels classés aux monuments historiques : Lien vers le site du minitère de la culture.
Les origines de la collection
La collection de l’AJECTA s’est constituée, il y a près de 50 ans, dans une optique « chemin de fer secondaire », avec un objectif de sauvegarder de petites machines, techniquement accessibles à des amateurs disposant d’un outillage limité. Que pouvait-on trouver, dans les années 70, aux environs du dépôt de Longueville ? Des machines typiques des services mixtes, marchandises et voyageurs, sur les petites lignes: 140 C Est, 130 B Est (il n’y avait plus hélas de 230 Est), des machines de banlieue déclassées (141 TB Est), des machines de manœuvre (040 TA Etat) ou des machines industrielles (040, 030, 020). Le sauvetage d’engins plus lointains était difficilement envisageable à cause du coût du transport, souvent plus élevé que celui de la machine elle-même. Seule exception, la 141 TC Etat, dénichée en Bretagne, car elle fut l’ultime opportunité de sauvetage d’une machine de ce type.
Cette philosophie était raisonnable à l’époque, mais on peut maintenant rêver aux quelques grosses machines qui étaient encore stockées dans les emprises des dépôts, en l’attente d’une expédition vers un ferrailleur. Certaines d’entre elles ont été visitées sur leur lieu de garage (241 A à Noisy les Sec, 150 P à Chaumont, 141 P à Neufchateau, 231 K à Troyes, …), mais elles n’avaient au mieux servi qu’à récupérer des pièces. Malgré une option sur une 141 R nivernaise, celle-ci avait semblé trop lourde et trop complexe à remettre en état. Dix ans plus tard, l’expérience et l’équipement aidant, on peut penser que les choix aient été différents. Rien à regretter toutefois. Ces acquisitions n’auraient pu être réalisées qu’au détriment des premières. Il faut bien se rendre compte que, malgré la relative modestie des prix (la ferraille se vend à la tonne), ces achats ont été supportés par les membres eux-mêmes, imposant souvent de véritables sacrifices (familiaux, entre autres…).

La collection de locomotives à vapeur de l’AJECTA
En 2021, le parc de l’AJECTA compte treize locomotives à vapeur, d’importance et de dimensions très diverses, allant de la petite machine dédiée aux besoins de manœuvres dans les cours d’usine, jusqu’à la machine d’express.
Presque toutes ont été préservées par l’association entre 1971 et 1977, les sauvant ainsi du chalumeau des ferrailleurs. Ceci n’exclut pas la possibilité d’acquisitions ultérieures auprès d’autres groupements, comme en 2009 avec la 230 D 116 revenue d’Angleterre ou en 2019 avec le retour de la 241 P 30 depuis la Suisse, une souscription est ouverte pour la restauration de la 241 P 30.
La collection réunie sur le site de Longueville (état de décembre 2020) est listée ci-dessous. Des liens seront progressivement ajoutés vers leurs notices de présentation.
Les locomotives à vapeur
- 241 P 30
- 230 D 116
- 140 C 231
- 141 TB 407
- 141 TC 19
- 130 B 476
- 130 B 348
- 040 TA 137
- 040 Nord
- 020 Cockerill « Suzanne »
- 020 T 105 Corpet Louvet
- 030 T 3032 « Rimaucourt »
- 030 TU 22
- 030 Schneider
Les Engins Diesels
A côté des locomotives à vapeur, la collection compte également des locomotives et locotracteurs diésel. Tous sont en état de fonctionnement et servent très régulièrement aux manœuvres sur le site de Longueville.
- Y6571

Le locotracteur Y 6571 restauré en état de marche (photo Ajecta – P. Berger)
-
- A1A-A1A 68506
- BB 63855
Le 63855 est autorisé à la circulation sur le RFN pour les acheminements de voitures sans voyageurs.
-
- T 104 Schneider
-
- BDR 548
-
- 931 CEM
- Y 2507
Le Sauvetage des voitures et wagons
Hormis les locomotives, quelques autorails et locotracteurs, la collection de l’AJECTA compte un nombre important de véhicules (environ 60), mais ceux-ci ont été sauvegardés à des époques et pour des objectifs très divers. Au début des années 70, au moment de la récupération intensive de locomotives, le sauvetage du matériel remorqué n’est pas une priorité. Il est encore très facile de louer pour des circulations spéciales des voitures anciennes datant du début du siècle. On ne cherche alors que la belle pièce ou la pièce rare (voiture pullman 4038 par exemple). L’interdiction précoce des circulations spéciales sur les voies SNCF et un nouveau départ vers une exploitation touristique en 1974 (Chinon-Richelieu) marque le début de la première grande vague d’acquisitions. Des voitures en bois tôlé, à deux ou trois essieux et à portières latérales, d’autres entièrement métalliques mais à plates-formes, sont parfaites pour cet usage. Il était temps car les dernières survivantes ont disparu en moins de 10 ans.
Une scission au sein de l’association en 1979 se traduit par un repli sur Longueville. L’aspect purement muséographique est privilégié avec l’acquisition de matériels rares, comme par exemple la rame dite de St Germain, seule rame historique française, réformée après l’envoi de sa locomotive, la Crampton n°80, au musée de Mulhouse. Avec la nouvelle autorisation de circulation sur le réseau SNCF début 80, la remise en service de la 140 C 231 rend nécessaire l’acquisition d’une rame. Ce sont les voitures Talbot, bien adaptées aux trajets en banlieue parisienne, qui sont choisies pour leur cachet et leur empattement suffisamment court pour être tournées sur le pont tournant du dépôt. Sept voitures sont achetées, mais il faut malheureusement déchanter. Le coût estimé de leur remise en état dépasse toutes les prévisions et il faut se contenter de louer des voitures modernes, en incorporant toutefois dans la rame les voitures Pullman et Restaurant de l’association.
En quelques années, la nature des trains organisés par l’association évolue. Les destinations sont de plus en plus lointaines (St Lazare-Dieppe dès 1984). La mort des voitures des anciens réseaux est programmée à brève échéance et il n’y aura bientôt plus que des voitures « Corail » à louer. La « jeune génération », qui n’a pas connu l’époque pionnière, se lance dans un ambitieux programme de sauvetage.
Lancé à partir d’une idée initiale de préserver une seule voiture à incorporer dans les rames louées à la SNCF pour les circulations, le projet se transforme petit à petit en celui de rassembler une rame entière, représentative du matériel des anciens réseaux. Le temps presse, le ferraillage suivant de près la radiation des effectifs.
Des trésors dorment encore en plus ou moins bon état dans les garages, mais il faut aller les dénicher. C’est un véritable travail de fourmi qui est effectué sur la France entière pour trouver les « oiseaux rares ». Outre le bon état général de l’ossature et du roulement, deux critères semblent importants, une allure aussi proche que possible de l’état d’origine et le chauffage vapeur pour assurer le confort des voyageurs. Malgré quelques voitures « atypiques » (une Bacalan, par exemple, maintenant propriété de l’association de la 141 R 840), l’essentiel des sauvetages concerne des voitures OCEM à parois lisses et des voitures EST, typiques des rames ayant circulé sur la ligne 4, celle qui passe à Longueville.
L’option est tout de suite prise d’appliquer une livrée « Anciens réseaux », haute en couleurs (on est souvent loin du vert wagon) mais tout à fait plausible dans les années 30 pour les trains à grand parcours inter-réseaux. C’est finalement une rame de six voitures qui a été remise en circulation, sélectionnées dans un parc de quatorze, sauvegardées en à peine plus de trois ans…

A7c7 myfi 5315 PLM modernisée Sud Est

A3B5 yfi 3474 PO-MIDI

A3B4E zyfi 3451 EST

Voiture Pullman 4155 type « Cote d’Azur »

VR-4207 N° UIC 51 87 88- 40556

Fourgon mixte PAtmf 41056 AL

B9 yfi 5081 EST

C10c4 yfi 19200 ETAT
En conclusion, il ne faut pas occulter que maintenir une rame en état de circuler est difficile, par l’ampleur du travail d’entretien et surtout financièrement, les révisions périodiques devant être effectuées dans un atelier agrée par la SNCF pour obtenir l’autorisation de circulation. Seule une partie des voitures métalliques (les seules à pouvoir être autorisées à circuler pour des voyages) a pu être restaurée, les autres voitures attendant une remise en circulation de plus en plus hypothétique. Les voitures d’avant 1930, en bois tôlé, ne peuvent avoir actuellement cette chance.
Les Voitures
A12/2c12/2 yfi 582 PLM
A8 yfi 561 PLM
A8 yfi 613 AL
B4D yi 5219 EST
C10c4 yfi 19200 ETAT
C10 yfi 11310 PO-MIDI
Lits-salon A2c2L3g2 yfi 181 PLM
Salon N°10 PLM.
Lits YUb 3815 & 3903.
Rame de sept voitures de banlieue Etat dites « Talbot »
Rame de cinq voitures dites « ty NORD »
Fourgon N°1270 type Orient Express
Les Wagons
Les Autorails