2015, année des chaudières !
Trois machines, trois chaudières en travaux
Ce qui ne se voit pas n’existerait pas ? A l’abri des regards, les chantiers de nos locomotives à vapeur sont peu visibles, alors que trois d’entre elles sont en grands travaux, les 140 C 231, 141 TB 407 et 020 « Suzanne ». Le travail d’atelier réalisé sur l’année 2015 est plus que conséquent et mérite bien un reportage.
La 140 C 231 tout d’abord. Sa chaudière était partie en Pologne en décembre 2013 pour une restauration de grande ampleur (voir le reportage sur son départ). La reconstruction de sa nouvelle chaudière est présentée à part, sur une page spécifique qui en montre les étapes successives. L’épreuve hydraulique a été passée avec succès à la mi-octobre. Son retour en France est envisagé pour le printemps 2016.
A Longueville en 2015, après débiellage des roues et levage pour démontage des essieux, le châssis de la machine a été complètement nettoyé et traité. Il doit maintenant être inspecté par un expert de la Direction Sécurité Expertise Métiers de la SNCF. Pour mémoire, la seconde photo montre son état initial en décembre 2013, juste après le grûtage de la chaudière.
Les essieux moteurs sont bons pour le service. Seules les roues de l’essieu porteur du boggie-bissel devront être reprofilées. Le tender 18 C 482 doit également être levé, notamment pour inspection des fusées d’essieux.
La 141 TB 407 est quand à elle en retubage complet. Là aussi un très gros travail puisqu’il faut déjà assurer le démontage des anciens tubes, 125 petits tubes et 21 gros tubes, avant le piquetage des surfaces, une opération particulièrement pénible à mener dans un espace bruyant et confiné.
Ci-dessous, la boîte à fumée vue de l’intérieur de la chaudière, un point de vue qu’il est rarement possible d’apprécier… Le montage des tubes neufs commencera après la visite de l’expert de l’Apave.
Autre travail non moins fastidieux, le débouchage des entretoises. Celles-ci servent à relier le foyer, la partie interne de la chaudière dans laquelle le charbon est brûlé, et la boîte à feu, son enveloppe externe fixée à l’arrière de la chaudière. Une partie de l’eau de la chaudière emplit l’espace entre ces deux enveloppes, permettant une la vaporisation importante à cet endroit sous l’action directe des flammes.
Ces entretoises sont percées en leur centre sur toute leur longueur de telle sorte que leur éventuelle rupture se manifeste immédiatement par une fuite d’eau visible. A l’usage, ces trous ont tendance à être colmatés par des résidus de combustion du charbon, particulièrement durs. Il faut les déboucher régulièrement pour qu’elles continuent d’assurer correctement leur fonction.
La 020 Cockerill « Suzanne » est également en retimbrage.
Avant l’épreuve hydraulique proprement dite, il faut refaire l’étanchéité de la chaudière en changeant tous les joints, un travail assez long qui demande de la patience.
Tous les accessoires doivent être révisés ou changés à cette occasion. Suzanne bénéficiera ainsi de deux nouvelles soupapes.